Temps de service des documentalistes : le Sgen-CFDT écrit au recteur

Lettre ouverte à M. le Recteur concernant le temps de service des documentalistes

Monsieur le Recteur,

le 7 avril 2016 vous avez publié une note concernant l’ORS des professeurs documentalistes à destination des chefs d’établissement et des Inspecteurs d’Académie. Cette note fait suite à la parution du décret d’août 2014 qui précise dans son article 2 que chaque heure d’enseignement effectuée par les professeurs documentalistes est décomptée pour la valeur de deux heures, puis à la circulaire n°2015-057 du 29 avril 2015.

Vous indiquez dans cette note que peuvent être comptées doubles selon la circulaire du 29 avril en lycée les heures de travaux personnels encadrés et l’accompagnement personnalisé. En ce qui concerne les heures consacrées à la recherche documentaire (IRD) ainsi que les heures consacrées à l’éducation aux médias et à l’information (EMI), elles ne sauraient selon vous, rentrer dans le cadre.

Nous contestons cette lecture du décret et de la circulaire.

Tout d’abord vous omettez de mentionner les heures d’accompagnement personnalisé en 6ème qui sont pourtant explicitement citées dans la circulaire du 29 avril (« Dans ce cadre sont décomptées pour une heure de service d’enseignement :

– chaque heure d’accompagnement personnalisé en lycée ou en classe de 6e au collège ; », c’est nous qui soulignons ). Ces heures d’accompagnement peuvent donc non seulement être assurées par le professeur documentaliste mais elles doivent, en outre, être comptabilisées pour deux heures.

Ensuite, vous excluez les heures d’EMI et d’IRD en ne les considérant pas comme heures d’enseignement. Or, la circulaire ne précisant rien à leur sujet, rien ne permet de ne pas les considérer comme heure d’enseignement. La circulaire est explicite sur les heures qui sont à exclure du dispositif à savoir les heures de vie de classe. Elle ne cite ni l’EMI, ni l’IRD, ni l’AP sur d’autres niveaux que celui de la classe de 6ème. Le décret du 24 août 2014 a une valeur supérieure à la circulaire qui par ailleurs ne cite pas ces heures comme des heures à exclure des heures comptant comme des heures d’enseignement.

Enfin, en ce qui concerne la participation des professeurs documentalistes aux EPI, lorsque nous vous avons interrogé à ce sujet lors d’une audience le 1er juin 2016, nous vous avons demandé si le ou la documentaliste pouvait être la seconde discipline d’un EPI. Jusqu’à présent, la réponse que nous avions reçue à ce sujet était un refus, le ou la documentaliste ne pouvant intervenir qu’en complément d’un binôme disciplinaire. Nous avons noté avec satisfaction que, pour vous, ce partenariat était possible, à condition qu’il soit fait en co-animation. T

En revanche, vous avez aussi précisé que l’heure faite ne compterait pas double, ce qui ne nous satisfait pas. Là encore, la circulaire ne cite pas les heures d’EPI comme des heures qui ne seraient pas des heures d’enseignement à l’instar des heures de vie de classe…..

Lors de l’audience du 1er juin, vous avez expliqué que votre note de service n’était qu’une déclinaison des textes nationaux. Outre que nous contestons cette lecture, nous avons tenu à souligner à quel point cette note avait été très mal perçue par les documentalistes. Comment en effet comprendre une telle différence de traitement entre enseignants de collège et de lycée ? Comment peut-on concevoir qu’une heure de TPE fondée sur la pédagogie de projet et impliquant l’IRD comme l’EMI puisse différer dans sa préparation pour le documentaliste d’une heure d’EPI en collège ?

Les documentalistes ont une place essentielle dans les établissements scolaires, leur rôle, leur expertise, que ce soit pour les EPI ou l’AP, est clairement reconnu par la circulaire du 30 juin 2015. Le deuxième domaine du socle commun, les méthodes et outils pour apprendre, nécessite une forte implication de leur part. Plus globalement, les évolutions de notre société nécessitent que les élèves – futurs citoyens – soient de mieux en mieux formés à la recherche documentaire, à la lecture des médias, ce qui implique une augmentation du rôle pédagogique du professeur documentaliste. Comment comprendre alors ces dispositions qui vont à l’encontre de la reconnaissance de ce rôle et du référentiel de compétences de 2013 qui indique, par exemple, que les professeurs documentalistes « interviennent directement auprès des élèves dans les formations et activités pédagogiques de leur propre initiative ou selon les besoins exprimés par les professeurs de discipline » ? Comment comprendre, alors qu’on va demander plus aux documentalistes – et qu’un décret actait en fin des améliorations des conditions de travail – que ces évolutions ne se traduisent pas dans les faits ?

Dans l’attente d’une nouvelle circulaire nationale, nous vous demandons donc la parution d’une nouvelle note précisant qu’en collège les heures d’accompagnement personnalisé en 6ème prises en charge par le documentaliste doivent compter double, tout comme les heures d’EPI. En l’absence de changement, nous n’excluons aucune forme de protestation.

 

 

Veuillez croire, M. le Recteur, en notre dévouement au service de la cause de l’Éducation nationale.

D’autres interventions du Sgen-CFDT Bretagne :

Déclaration du Comité Technique Académique du 25 mars 2016

Le Sgen-CFDT reçu au rectorat sur la réforme du collège (mars 2016)

Déclaration du Comité Technique Académique du 21 janvier 2016

Rappel réglementaire par une adhérente